Après la victoire du communisme dans les trois pays de l'ancienne Indochine en 1975, des millions de Cambodgiens rescapés des massacres, de Laotiens, de Vietnamiens, cherchant à échapper à la répression politique, se mettent à fuir leur pays, sur terre ou sur mer, au risque de leur vie. Nombreux sont ceux qui disparaissent sans laisser de traces. Les autres aboutissent dans des camps de réfugiés en Thaïlande, en Malaisie, à Hongkong ou ailleurs. En France, une structure d'accueil se constitue qui prend le nom de "Comité national d'entraide franco-vietnamien, franco-cambodgien". C'est une initiative privée, de statut associatif, expression immédiate de la fraternité d'anciens d'Indochine à l'égard des réfugiés. Présidée par d'éminentes personnalités - Jean Sainteny, et après son décès Jean-Jacques Beucler puis Jean-Michel Belorgey, elle obtient très vite le soutien du gouvernement. Le Comité contribue à la définition d'une politique générale d'accueil et d'insertion des réfugiés, veille à l'échange d'informations entre pouvoirs publics et associations. Son antenne à Bangkok recherche dans les camps thaïlandais les réfugiés que la France doit accueillir en priorité. En France, avec l'aide de ses 65 délégations départementales, il aide les réfugiés dans leurs démarches administratives et dans la recherche d'un logement et d'un emploi, il contribue à leur insertion tout en les aidant à conserver leur patrimoine culturel. En Guyane, il construit deux villages pour y installer des agriculteurs Hmong qu'il accompagne dans leur développement. Les dernières années du Comité se déroulent sous la présidence du préfet Marcel Barbier, puis du général Guy Simon. Elles aboutissent en 1992 au transfert de sa mission à l'ANAI.