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Le milieu
Du Nord au Sud, cet ensemble s'étend sur plus de 1.600 km ; d'Est en Ouest, sa largeur varie de 200 à 800 km. En fait, l'Indochine est faite d'une chaîne de montagne, la Cordillère Annamitique, qui culmine au Nord Vietnam à plus de 3.000 m et qui constitue une barrière aux vents, aux pluies et aux civilisations, et de deux immenses deltas conquis sur la mer par deux grands fleuves - le Fleuve Rouge et le Mékong - et aménagés par les hommes pendant des millénaires. Le long de la côte, entre ces deux deltas, des petits fleuves descendant de la montagne ont formé un chapelet de deltas exigus coincés entre la chaîne annamitique et la mer. C'est dans ces deux deltas et dans cette plaine côtière que vivent la majorité des Vietnamiens, le peuple le plus nombreux de l'Indochine, le plus anciennement implanté dans le bassin du Fleuve Rouge. C'est aussi dans ces deux deltas que se trouvent les plus grandes villes de l'Indochine : Hanoï la capitale historique du Vietnam au Nord, et Saïgon ville du commerce et des échanges au Sud. A l'Ouest, le Laos, qui n'a aucune frontière maritime, est un pays de hautes vallées et de plateaux. Le Mékong, né au Tibet à plus de 3.000 mètres d'altitude, y entre après avoir parcouru plus de 2.000 km dans des gorges profondes. Son cours saute d'un chaînon à l'autre, il est coupé de nombreux rapides. En été, les pluies apportées par la mousson du Sud le gonflent de crues énormes ; mais d'octobre à mai, pendant la saison sèche, son cours se réduit à quelques chenaux étroits se glissant entre les rochers et les bancs de sable. A Vientiane il devient navigable jusqu'aux chutes de Khône, qui marquent la frontière avec le Cambodge.
Au Sud-Ouest, le Cambodge est une plaine, bordée au Nord et à l'Ouest par des reliefs montagneux et parcourue à l'Est par le Mékong qui y coule entre de hautes berges d'alluvions, sur lesquelles se groupent les maisons cambodgiennes construites sur pilotis. Au centre de cette plaine se trouve un grand lac, dont la superficie quadruple au moment de la saison des pluies. La crue commence en juin, alimentée par les pluies et par le Mékong lui-même en crue. C'est alors que s'inverse le cours du Tonlé-Sap, exutoire du Grand Lac vers le Sud, dont les eaux se mettent à remonter vers le lac au lieu de s'écouler vers la mer. Au moment de la décrue, le flot reprend son cours normal. C'est alors la Fête des Eaux.
Cette Indochine a une superficie de quelque 740.000 km2, une fois et un tiers celle de la France. Par avion, elle est à moins de 12.000 km de la France. Par mer et en empruntant le canal de Suez, elle en est distante de 16.000 km. Avant le percement du canal (1869), les navires devaient contourner l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance ; à l'âge de la marine à voiles, le voyage durait plusieurs mois.

Le climat
Le climat dépend de la mousson, c'est-à-dire de l'orientation des vents, qui passent ou non sur la mer avant de souffler sur les terres et de se heurter à la chaîne de montagnes. Il y a "renversement" de la mousson tous les six mois, définissant ainsi des saisons sèches et des saisons humides.
C'est la mousson qui réglait autrefois les relations commerciales et les guerres. En 1858 par exemple, la flotte française, mouillée en baie de Tourane (Da Nang), intervint au sud en Cochinchine et non au nord au Tonkin, parce que les vents nord-sud étaient dominants en cette saison. Situées entre le tropique et l'équateur, ces régions connaissent des températures et une humidité élevées, nuancées toutefois par l'altitude.
Dans le Nord, qui connaît trois saisons, les hivers peuvent être froids et humides, le printemps est court, l'été très chaud et pénible, avec des pluies diluviennes. Dans le Sud, qui ne connaît que la saison sèche et la saison des pluies, la température est plus égale ;les pluies durent de mai à novembre. Ce climat a longtemps passé pour être peu accueillant aux Européens. Les premières troupes françaises arrivées en Indochine subissent plus de pertes par maladie que du fait de combats peu meurtriers. En 1858, à Tourane, l'expédition Rigault de Genouilly perd 100 hommes par mois de dysenterie et de choléra et, de 1859 à 1864, en Cochinchine, on compte près de 4.000 morts chez les militaires, cinq décès sur six étant dus à la maladie.

Le peuplement
Les populations d'Indochine ont des origines diverses. L'Indochine est depuis des milliers d'années un carrefour d'échanges entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, le continent et les îles. Très anciennement, il y a peut-être eu un socle commun, sur lequel se sont greffés des apports khmers, indonésiens et chinois. Ces populations sont très hétérogènes. On y trouve toutes les formes possibles d'organisation sociale : "hordes" de cueilleurs chasseurs nomadisant dans la forêt, villages sans structure hiérarchique, chefferies, principautés, états très structurés. Les techniques agricoles y sont très variées : de la culture sur brûlis (essartage) aux formes très perfectionnées de rizières inondées, irriguées, en terrasses.
La complexité ethnique se retrouve dans la langue. Certaines classifications regroupent ces populations par familles selon les langues qu'elles parlent. Il y a la famille austro-asiatique ou môn-khmère (à laquelle appartiennent par exemple les Khmers, ainsi que les Muong nombreux dans la région d'Hoa Binh), la famille austro-polynésienne (par exemple les Joraï et les Rhadés et peut-être les Chams), la famille sino-tibétaine (avec les Chinois nombreux dans toutes les villes commerçantes, et certaines tribus montagnardes de la frontière nord-ouest) , on y ajoute aussi la famille thai-kadai (comprenant les Lao, et tous les Thaï ou Tay ainsi que les Nung), et la famille miao-yao (les Hmong et les Yao). Le peuple vietnamien, dont la langue se rattacherait à l'origine au rameau môn-khmer mais s'est enrichie de très nombreux mots d'origine chinoise, serait en fait métissé, avec un fond de Muong "sinisés" et des apports thaï, chinois, cham, etc.
Les populations, descendues des montagnes en suivant le cours des rivières ou venues de la mer, se sont regroupées en plus grand nombre dans les plaines et les deltas, plus faciles à exploiter. Elles y ont proliféré. Le contraste est grand entre la densité humaine des deltas et l'aspect quasi désertique des moyennes et hautes régions.
Au moment de l'arrivée des Français comme aujourd'hui, la population la plus nombreuse, celle qui témoigne du plus fort dynamisme démographique est celle des Viets ou Kinh. lis sont l'énorme majorité de la population. Il n'existe pas alors de statistiques démographiques, mais on peut estimer qu'ils forment en 1860 au moins 80% à 90% de la population totale ; concentrés dans les deltas et les plaines côtières, ils sont très peu nombreux à s'aventurer dans les régions de l'intérieur où abondent les bêtes fauves et où sévit la "malaria". Les 10% à 20% restants se partagent entre les Cambodgiens, les Laotiens et les Chinois des villes vivant eux aussi en plaine, dans le delta et les vallées du Mékong et de ses affluents, et une multitude de tribus des "minorités ethniques" , à l'effectif variant de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers d'individus, dispersés sur les plateaux et dans les montagnes qui occupent les trois quarts du territoire.

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