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Le temps des missions


Chronologie Les missions

Les premiers Français à s'intéresser à l'Indochine n'ont pas été des explorateurs ou des commerçants mûs par l'appât du gain, mais des missionnaires soucieux de gagner des âmes à la foi chrétienne.

Le père Alexandre de Rhodes

Le plus célèbre est le Père Alexandre de Rhodes qui évangélisa la Cochinchine et le Tonkin au XVIème siècle. Né à Avignon en 1591, "sujet du pape, mais français de coeur", le Père de Rhodes était entré chez les Jésuites et voulait être missionnaire au Japon. En 1619, il s'embarque à Lisbonne pour l'Extrême-Orient et, le Japon s'étant fermé aux missionnaires, il débarque à Faïfo (aujourd'hui Hoi-an près de Danang au Centre-Vietnam) en 1625. Très doué pour les langues, il apprend très vite le vietnamien et se met à prêcher dans cette langue ; sa prédication remporte de grands succès en Cochinchine, puis au Tonkin où il est envoyé par ses supérieurs, jusqu'à son expulsion en 1645. Pendant son séjour, il met au point la transcription phonétique du vietnamien en caractères latins, commencée par ses prédécesseurs et qui allait devenir le Quoc-gnu. Le quoc-gnu s'est révélé dans beaucoup de domaines plus commode et plus facile à utiliser que les caractères chinois il est devenu un véhicule de civilisation. En 1651 le père de Rhodes fait imprimer à Rome un catéchisme latin-vietnamien et un dictionnaire trilingue annamite-latin-portugais remarquable pour l'époque. Il est considéré aujourd'hui comme "le véritable introducteur de la civilisation occidentale" en Indochine.
De retour en Europe, le père de Rhodes se rend à Rome. Convaincu que le christianisme ne pourra se développer en Asie qu'en s'appuyant sur un clergé autochtone, il veut convaincre le pape de nommer des évêques ayant pouvoir d'ordonner des prêtres issus des nouvelles chrétientés. A Rome, il reçoit de bonnes paroles mais on manque de moyens. Il se rend alors en France. Il y est mieux entendu : il trouve même des prêtres volontaires pour partir en mission. En 1658, le pape désigne deux évêques pour l'Extrême-Orient, deux Français, Mgr François Pallu et Mgr Lambert de la Motte qui partent aussitôt pour l'Asie. C'est le début de la Société des Missions Etrangères de Paris qui, entre 1660 et 1685, envoie quelque 60 missionnaires en Extrême-Orient.
Pour faciliter le transport des missionnaires vers l'Asie, Mgr Pallu pense à la création d'une compagnie de navigation qui ferait du commerce avec la Chine et les pays voisins. En 1664, Colbert crée la Compagnie des Indes Orientales pour commercer à l'Est du cap de Bonne-Espérance. Une fois créée, la Compagnie s'intéressa assez peu à l'Indochine. Quelques navires firent le voyage jusqu'à Tourane et jusqu'à Hanoï. Des comptoirs furent créés ; ils n'eurent qu'une brève existence.

Mgr Pigneau de Béhaine, évêque d'Adran

Au XVIIIème siècle, un missionnaire français, Mgr Pigneau de Béhaine, évêque d'Adran, apporte son aide au dernier survivant de la famille des souverains de Cochinchine, Nguyên Anh, qui erre en fugitif dans son pays ravagé par la rébellion des Tay Son. Contraint à s'exiler au Siam, Nguyên Anh confie son fils aîné, le prince Canh, âgé de 5 ans, à l'évêque d'Adran à qui il demande d'aller solliciter pour lui l'aide du roi de France. Le missionnaire s'embarque en 1784 avec le petit prince. A Versailles, l'évêque signe au nom de Nguyên Anh un traité d'alliance et d'amitié entre la Cochinchine et la France.


Monseigneur Pigneau de Béhaine et le Prince Canh (Fonds iconographique des Missions Etrangères de Paris)

Ce traité ne sera jamais exécuté. On est à la veille de la Révolution. De retour en Inde, l'évêque se heurte au mauvais vouloir du représentant de la France, à qui Versailles a laissé tout pouvoir pour agir. L'évêque réussit cependant, par ses propres moyens et avec l'aide des marchands de Pondichéry, à armer deux navires et à recruter des volontaires avec lesquels il s'embarque pour la Cochinchine. Ces volontaires français aideront Nguyên Anh dans la reconquête puis la réorganisation de son royaume lorsqu'il sera devenu empereur sous le nom de Gia Long. L'évêque d'Adran meurt en 1799 ; Gia Long ordonne en son honneur des obsèques magnifiques et lui fait édifier un superbe tombeau à quelques kilomètres au nord de Saïgon. Ses successeurs Minh Mang, Thieu Tri, Tu Duc, méfiants à l'égard de tout ce qui vient de l'Occident, choisissent le repli sur un strict conservatisme et l'isolement du pays. Les derniers Français compagnons de Gia Long sont chassés du pays, les chrétiens sont impitoyablement persécutés.

Les persécutions

Que reprochait-on aux chrétiens ? De refuser le culte des ancêtres, d'adopter une religion venue de l'étranger, "la religion des Portugais", de désobéir à l'empereur quand celui-ci leur ordonnait d'abandonner leur religion. Bref, d'être rebelles au roi, traîtres à leur famille, et traîtres au pays.
Les persécutions avaient commencé très tôt. Dès le XVIIèe siècle, Alexandre de Rhodes avait été expulsé du Tonkin après l'exécution de son catéchiste.
Ponctuelles au Sud, les persécutions s'étaient répétées au Nord au cours du XVIIIème siècle ; elles s'étaient poursuivies sous les Tay Son. Gia Long, par égard pour l'évêque d'Adran, avait ménagé les chrétiens. Mais il meurt en 1820. Dès 1825, son successeur Minh Mang interdit l'entrée des missionnaires. En 1833, un édit ordonne la destruction de toutes les églises et impose aux chrétiens l'apostasie, sous peine de mort. Des centaines de chrétiens sont exécutés, ainsi que des missionnaires européens. Dix de ces derniers, Français et Espagnols, sont massacrés entre 1833 et 1838. D'autres sont emprisonnés. Des commandants de navires occidentaux, faisant escale près de Hué, arrivent parfois à faire libérer des prisonniers. Mais chacune de leurs interventions est suivie d'une reprise de la persécution. Les édits se multiplient. Après une première démonstration navale sous Louis-Philippe en 1847, puis l'échec de la mission de Montigny en 1857, Napoléon III cède aux prières de Mgr Pellerin, vicaire apostolique de Cochinchine septentrionale, venu solliciter l'aide de la France, et décide d'intervenir.


Cimetière de Tourane où reposaient quelques-uns des premiers missionnaires espagnols.

Entre 1847 et 1862, sur les quelques 500.000 chrétiens que comptait l'Indochine, 90.000 avaient été tués ou étaient morts des suites de mauvais traitements ; un tiers du clergé avait été mis à mort. Mais l'intervention française ne mettra pas fin aux massacres qui reprendront au Tonkin et en Annam lors des opérations de Cochinchine.


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