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>L'oeuvre de la France>Hydraulique et agriculture

 

Hydraulique et agriculture (1946)

De puissantes réalisations en hydraulique agricole
L'accroissement de la population a obligé les Annamites, bien avant l'occupation française, à étendre la culture du riz, base de l'alimentation, au moyen de digues et de canaux dont l'ensemble constitue une oeuvre aussi considérable qu'étonnante. Il a fallu emprisonner le fleuve Rouge, dès son entrée dans le delta, par des digues d'une longueur totale de 2.400 kilomètres qui ont obligé au transport de 156 millions de mètres cubes de terre. Pour éviter les inondations dues à la rupture des digues ou au débordement du fleuve, les Annamites ont creusé des canaux, défluents du fleuve, qui atteignent 40 kilomètres de long et 45 mètres de large, et facilitent la culture du riz. Malgré leur ignorance en topographie, l'expérience du régime des eaux leur a fait concevoir et exécuter de remarquables travaux qui ont permis d'aménager les terrains alluvionnaires gagnés sur la mer. En Annam, en basse Cochinchine, au Cambodge, des canaux furent également ouverts, ici pour relier les lagunes, là pour retarder et régulariser les inondations du Mékong.
Les déplacements de terre qu'ils eurent à effectuer en hydraulique agricole ne leur laissèrent pas le temps de construire des voies terrestres. Ils utilisèrent les voies d'eau pour leurs déplacements, d'autant que le riz était consommé sur les lieux de production. Ajoutons qu'ils possédaient peu d'animaux de trait et que, marchant en file indienne, ils portaient leurs charges aux deux extrémités d'un bambou posé sur l'épaule.
Pour irriguer la rizière, l'Annamite ne se servait de l'eau du fleuve que dans les régions littorales. Il fermait la vanne d'un canal quand la marée montante avait refoulé l'eau douce et avant l'arrivée de l'eau salée. De crainte de percer les canaux dans les digues, il n'employait que l'eau des mares et des arroyos des casiers, mais cette eau était dépourvue de limon, faible en quantité et à un niveau inférieur qui obligeait à utiliser pour la traverser des paniers ou des norias à pédales. Les Chams et les Cambodgiens n'étaient pas parvenus à irriguer ou à drainer les grandes étendues que nous avons trouvées incultes. Par contre, tous les petits deltas et les vallées étaient cultivés. Enfin, comme les crues du Mékong sont peu violentes, les autochtones ont creusé dans le delta des canaux de drainage pour cultiver les surfaces nécessaires.
Les travaux exécutés par la France ont été des plus utiles à l'amélioration de la vie de l'indigène et d'une rentabilité dont l'Indochine tire les fruits.
2,5 millions d'hectares ont été ouverts, en trente-cinq ans, à la culture du riz sur un sol autrefois couvert de joncs, de marécages et de forêts dans le delta du Mékong. Cinquante millions de piastres ont été dépensés en dragages. 3.150 kilomètres de canaux secondaires et principaux ont été construits. Il faut, à présent, supprimer la salure de certaines terres et augmenter le rendement du riz à l'hectare, tout à fait insuffisant eu égard à la fertilité du sol et aux récoltes des autres pays producteurs de la céréale.
Les terres irriguées au Tonkin, au Nord Annam et au Cambodge couvrent une superficie de plus d'un million d'hectares. L'hydraulique agricole a amélioré le sol dans la proportion de un à cinq.
Pour défendre la rizière et les champs contre les eaux des crues, il a été nécessaire de recharger les digues. Pour renforcer celles du fleuve Rouge et de ses défluents, il a fallu un volume de 80 millions de mètres cubes de terre. Malheureusement, ce système, d'entretien difficile, a été fort endommagé pendant l'absence des autorités françaises (pendant la deuxième guerre mondiale). Sa remise en état exigera de grosses dépenses et du temps. En attendant, le Tonkinois souffre vivement de ces déprédations.

Agriculture
L'agriculture se place au premier rang de l'activité économique de l'Indochine. Ses produits comptent pour environ 70 % dans les exportations. C'est dire que les indigènes vivent surtout du travail de la terre.
Quoi qu'en pensent certains, les travaux d'intérêt général déjà exécutés ont permis un grand développement de l'agriculture. Les routes, les canaux, les ponts épargnent de longues journées de transport des fardeaux par l'homme et laissent à la terre toute sa main d'oeuvre. A ce titre, ils sont un facteur important de l'économie.

Le riz, principale production de l'Indochine
La production mondiale du blé et du riz est a peu près équivalente : 130 millions de tonnes.
Le blé est la céréale des pays tempérés, le riz celle des pays tropicaux. Celui-ci croît particulièrement bien dans les deltas des fleuves de l'Asie méridionale.
Les pays exportateurs de riz sont :
La Birmanie avec 3.200.000 tonnes, l'Indochine avec 1.390.000 tonnes et le Siam avec 1.300.000 tonnes.
En Indochine, le riz est à la base l'alimentation des populations. L'Annam apporte à sa culture un soin et une patience remarquables. C'est essentiellement une culture familiale : l'homme s'occupe du labour, les enfants de la conduite des buffles, les femmes et toute la famille du repiquage, des irrigations et de la récolte. Du moment que la terre donne du riz, on ne lui demande rien d'autre. On le cultive partout où il est possible. Les principales régions de production sont la Cochinchine et le Tonkin. Mais, en Annam, les basses vallées des fleuves côtiers constituent de petits deltas aussi cultivés que les vallées inférieures du fleuve Rouge et du Mékong. Au Laos, le riz est cultivé dans les plaines mais uniquement pour les besoins alimentaires. Les populations montagnardes se nourrissent de la céréale, mais elles détruisent la forêt pour la produire. Si les sols fertiles du Tonkin permettent deux récoltes annuelles, en Cochinchine, la récolte est unique.
Deux chiffres traduisent éloquemment ce que la France a fait pour le développement de la rizière indochinoise : en 1860, Saïgon exportait 50.000 tonnes; en année moyenne d'avant-guerre, l'exportation totale était de 1.500.000 tonnes.
5.700.000 hectares cultivés en riz produisent 6.882.000 tonnes se répartissant ainsi :
Cochinchine......................3.155.000 tonnes,
Tonkin....................................735.000 tonnes,
Annam................................1.432.000 tonnes,
Cambodge............................960.000 tonnes,
Soit au total........................6.882.000 tonnes.
La quantité exportée est faible par rapport à la production nécessaire à la nourriture des habitants.
L'Annam n'exporte pas, le Tonkin n'envoie au dehors que le huitième de sa récolte et le Cambodge le sixième.
Partout le rendement à l'hectare est demeuré faible par rapport à celui des autres pays, ainsi qu'il ressort des chiffres ci-après :
Pays............................Moyenne en kilos à l'hectare
Japon.......................................3.200
Siam.........................................1.700
Birmanie........................ .........1.680
Formose..................................1.400
Corée.......................................1.250
Indochine................................1.200
Depuis 1931, l'étude des lignées et hybrides a été entreprise par l'Office du riz, ainsi que le dénombrement des variétés locales, fort nombreuses, dans le but de standardiser et de conditionner la céréale. Mais l'une des causes du rendement inférieur de la rizière cochinchinoise doit être trouvée dans la salure des terres neuves de l'Ouest due à la construction de nouveaux canaux d'irrigation.
Pour parer aux dangers de la monoculture, l'introduction de cultures industrielles ou alimentaires, le maïs, par exemple, ne saurait être trop encouragée.
Il semblait que le riz indochinois continuerait à trouver ses débouchés normaux en Asie. En effet, pour une année d'exportation de pus de 1.200.000 tonnes, la répartition du tonnage était la suivante :
Hong-Kong...................................552.300 tonnes
Singapour.......................................66.600 tonnes
Chine............................................215.600 tonnes
Japon............................................160.600 tonnes
Indes néerlandaise....................113.300 tonnes
Philippine.......................................59.100 tonnes
Indes anglaises............................32.100 tonnes
France et ses colonies................13.900 tonnes
Autres pays....................................10.000 tonnes
Or, la mobilité du marché d'Extrême-Orient obligea le Gouvernement général à entreprendre une active et habile propagande en faveur du riz dans la Métropole pour la nourriture des animaux de la ferme. Le résultat fut une importation croissante qui atteignit le million de tonnes en 1939.

Le caoutchouc
La première concession pour la culture de l'hévéa fut accordée, en Cochinchine, il y a trente-huit ans. Les hauts prix du caoutchouc (22 à 25 francs le kilo) donnèrent, en 1910, aux entreprises, un coup de fouet et les incitèrent à s'étendre au Cambodge. La culture progressa surtout en 1922 et entre 1926 et 1928, notamment dans la région de KompongCham.
Les plantations d'hévéa se sont étendues dans les régions des terres grises d'origine alluvionnaire en Cochinchine, et plus à l'ouest, des terres rouges d'origine volcanique. La colonisation française, à laquelle un magnifique effort est dû, a substitué l'immense forêt d'arbres à caoutchouc en quinconce à la jungle difficilement accessible. Elle l'a fait en utilisant la main-d'oeuvre tonkinoise, dont les effectifs ont atteint 36.000 travailleurs en pleine période de défrichement. Pour dessoucher et niveler, il a fallu, en outre, utiliser un important matériel. Peu à peu, l'hévéa, introduit de Malaisie et de l'Insulinde, a été greffé en vue d'un rendement très supérieur de l'arbre dont la récolte du latex ne commence qu'à la sixième année.


Défrichement du terrain

Plantation des plants

La plantation après un an

Au ler janvier 1931, les plantations d'hévéa se répartissaient ainsi :
Pays......................Superficies en hectares
Annam...............................1.874
Cochinchine...................97.804
Cambodge.....................26.729
Total..............................126.407
En 1941, cette superficie était évaluée à 144.000 hectares. Lors de la crise économique de 1931, des caisses de compensation furent créées pour sauvegarder les efforts des planteurs dont beaucoup, près du succès, se trouvaient pris par les événements.
La production de l'ensemble des plantations asiatiques était de 1.579.000 tonnes en 1939 - dont 60.000 tonnes pour l'Indochine. Dans le même temps, la consommation était d'un million de tonnes. La Malaisie vient actuellement en tête avec 377.000 tonnes, suivie par les Indes néerlandaises (375.000 tonnes) et Ceylan (65.000 tonnes).
Pour réduire et maintenir les stocks et garder au caoutchouc un prix rémunérateur, il a fallu régulariser la production et l'exportation. Cette tâche fut assumée par le Comité international de Londres.
La production mondiale du caoutchouc synthétique serait de 1.400.000 tonnes en 1945, dont 1.055.000 tonnes pour les Etats-Unis. Il y aurait concurrence de prix entre le caoutchouc synthétique d'Amérique et le caoutchouc naturel. Auquel devra être abaissé celui-ci pour empêcher le développement du synthétique ? Il se peut que l'un et l'autre aient des qualités respectives convenant à tel ou tel article fabriqué. Quoiqu'il en soit, le caoutchouc de l'Indochine suffira aux besoins de la Métropole. Les plantations de la colonie n'ont pas été endommagées; leur rendement sera, l'année 1946, d'environ 100.000 tonnes, chiffre correspondant au stock disponible après la capitulation du Japon.
Il appartient aux autorités locales de veiller à ce que les taxes qui frappent la production européenne et indigène soient équivalentes. En outre, les charges fiscales doivent être calculées en tenant compte du prix de revient si le caoutchouc naturel est vraiment appelé à lutter contre le synthétique ou si celui de l'Indochine doit concurrencer celui de la Malaisie et des Indes néerlandaises.

Le caféier
A partir de 1888, le caféier fut introduit en Indochine par des colons français, en particulier les variétés « robusta » et « excella ». L'arbre s'acclimate bien dans certaines régions de la vallée du fleuve Rouge (Son-Tay), dans le Nord-Annam et sur le plateau Moï. Les plantations exigent de la fumure et beaucoup de soins, ce qui explique que les capitaux n'ont pas été aussi importants pour assurer leur développement que ceux affectés à l'hévéa.
La superficie plantée se décompose de la façon suivante :
Tonkin.............................4.150 hectares
Annam............................5.900 hectares
Cochinchine.....................650 hectares
Laos.....................................50 hectares
La production est, en partie, consommée sur place, et l'exportation atteignait 422 tonnes en 1937, 521 tonnes en 1938, pour une récolte totale de 2.000 tonnes annuellement.
Les planteurs ont pu être soutenus comme ceux de l'hévéa et du thé, durant la crise économique de 1931, grâce à l'intervention de la loi du 4 avril 1931 qui établit une taxe spéciale applicable à toute importation de café dans la Métropole.

Le thé
Le consommateur métropolitain a pu apprécier la qualité du thé de l'Indochine qui se répand en France et en Afrique du Nord. Il est aujourd'hui apprécié au même titre que le « Ceylan ». C'est qu'un gros effort a été fait - non sans déboires, il est vrai - pour développer un arbuste qui exige le choix des altitudes afin de le mettre à l'abri d'une sécheresse excessive et des soins spéciaux pour garder aux feuilles leur arome dans la préparation.
Les superficies plantées sont de 200 hectares au Tonkin, et de 3.510 hectares en Annam.
Les recherches faites à la station de Phu-Ho (Tonkin) ont établi que le théier est la culture qui convient le mieux aux terrains de la région montagneuse, notamment à ceux dérivés des shistes.
De 396 tonnes en 1913 et de 618 en 1932, les exportations sont passées à 1.977 tonnes en 1938.

Le poivrier
La liane est cultivée par les Chinois aux confins de la Cochinchine et du Cambodge. De 3.852 tonnes, les exportations sont passées à 5.704 tonnes en 1938. Mais il est à noter que des territoires de la côte d'Afrique - la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Togo - commencent à exporter, comme d'ailleurs Madagascar, une certaine quantité de poivre depuis quelques années.

Le maïs
Cultivé naguère en petite quantité comme céréale d'appoint, le maïs occupe des terrains de plaine trop surélevés pour être irrigués, ceux des hautes vallées, les berges des fleuves et des rizières après la première récolte du riz. Il vient au second rang des denrées agricoles exportées, bien qu'il soit consommé en partie dans la colonie. Culture familiale, la superficie plantée serait d'environ 350.000 hectares. Les exportations ont atteint 375.000 tonnes en 1937 et 556.000 tonnes en 1938. La France en recevait une notable quantité avant la guerre.

Les plantes textiles
Les espoirs qu'on a fondés sur l'extension de la culture du coton au Cambodge ont été déçus. Ce textile semble devoir rester, là comme en Annam, une culture familiale. Il est d'une soie courte mais utilisable par les filatures du Tonkin. De même, la culture du jute, pratiquée en quelques points du Tonkin, est des plus limitée. Son produit est vendu aux fabricants de nattes, en sorte que rien ne permet d'envisager la possibilité pour le territoire de s'émanciper des importations de l'Inde dont il a besoin pour l'ensachage. Quant au kapok, il marquait 3.773 tonnes à l'exportation en 1938.

La canne à sucre
La culture de la canne est principalement indigène et ne couvre qu'une dizaine de milliers d'hectares. Annamites et Cambodgiens en extraient, au moyen de presses verticales actionnées par des buffles, un marc noir sous forme de galettes qu'ils exportent vers la Chine. Une variété de canne à tige épaisse est tronçonnée et vendue sur les marchés locaux.

Le tabac
Dans l'entre deux guerres, l'Indochine s'est, en partie, émancipée des pays qui la fournissaient en cigarettes. Des manufactures ont été créées. Elles emploient des tabacs importés mais aussi indigènes. La culture du tabac est pratiquée par les originaires dans les sols frais du Mékong, au Cambodge, dans le centre Annam et au Tonkin. La fabrication des cigarettes conduira à améliorer les plantation et à sélectionner les variétés, à en introduire de nouvelles. Ainsi la naissance d'une industrie locale pourra développer la culture d'une plante de rapport et procurer à l'agriculture indigène de très appréciables ressources.

La production fruitière
La Malaisie et Formose cultivent en grand l'ananas qui, exporté en conserves, est l'une des principales ressources de ces pays. Or, l'Indochine produit, en dehors de l'ananas, quantités d'arbres fruitiers : oranger, citronnier, mandarinier, bananier, pommier, letchi, kaki, pamplemousse, etc. Elle pourrait en accroître l'exportation qui, en 1938, n'était que de 512 tonnes.
La consommation mondiale des jus de fruits, de tomate, de piment fait de tels progrès que les territoires d'outre-mer pourront avantageusement participer à leur production. On estime que l'Europe pourrait consommer 100.000 tonnes. La création d'une industrie de jus de fruit mériterait d'être étudiée avec tout le soin nécessaire en Indochine. Elle exigerait des capitaux assez importants.
Les plantations de cocotiers couvrent une dizaine de milliers d'hectares; mais les exportations de coprah ne sont que de 11.000 tonnes. Les autres oléagineux - ricin, sésame, arachide - comptent peu aux sorties.
L'effort énorme accompli par les Français d'Indochine dans le domaine agricole, pour les quatre principales cultures hévéa, riz, thé, café, ressort des superficies plantées, qui ont survécu à toutes les crises. L'oeuvre a demandé de coûteuses expériences. Les échecs comme les succès ont tracé la voie à suivre à l'indigène.
Le Sud-Indochinois s'est révélé comme le centre de la grande colonisation par l'étendue, la diversité et la qualité des terres, de même que par la variété des caractères du climat. Le massif central est lui-même une région agricole de premier ordre.
En apportant son intelligence et ses capitaux, la colonisation française a contribué à l'essor du pays. Sur des terres délaissées, elle a amené des travailleurs qu'elle a convenablement rémunérés, et elle a donné au sol une valeur qu'il n'avait pas.

L'élevage
Les statistiques enregistrent 2.650.000 bovins et bubalins. La plupart de ces animaux travaillent attelés ou à la rizière. Le cheptel suffit aux besoins; une partie est même exportée. L'élevage a lieu en dehors des deltas, dans les moyennes et hautes régions. Le buffle vigoureux, facile à nourrir, élevé un peu partout, est l'animal par excellence de la rizière, de l'eau et de la boue; le boeuf est souvent attelé.
Les centres d'élevage se trouvent dans le haut Tonkin et le centre Annam. Très répandu, le porc est exporté sur la Chine et Singapour. Les Indochinois excellent dans l'élevage de la volaille, surtout du canard, qu'ils expédient vers la Chine.

La forêt et le reboisement
La culture du riz de montagne a causé la destruction de la forêt dans les moyennes et hautes régions. Il a fallu prendre de sévères mesures de protection. Mais c'est en amenant les populations montagnardes à faire de la rizière irriguée que l'on parviendra à sauver les régions encore boisées et à les étendre.
Vers 1860, la forêt recouvrait encore le quart de la superficie. Elle renfermait des essences propres au charronnage, à la charpente, à la menuiserie, à la sculpture. On y trouve le bambou qui sert à tous les usages construction des sampangs, des maisons, des stores, des articles de pêche, etc., la laque, tirée par incision de troncs d'arbre et dont on fait de magnifiques enduits, le stick-lac, employé dans l'industrie des vernis, d'autres gommes, des plantes médicinales.
Parmi les plantes à parfum, il faut citer la badiane de la région de Lang-Son, à l'odeur rappelant celle de l'anis. De l'essence, on extrait l'anethol. La résine du benjoin fait l'objet d'une exportation d'environ 60 tonnes. Du camphrier, qui comprend des espèces sauvages au Tonkin, l'on tire une essence de laquelle est extrait l'héliotropine.
La superficie des forêts est de 42.000.000 d'hectares. L'exploitation donne annuellement : 550.000 mètres cubes de bois d'ceuvre, 1.260.000 stères de bois de feu et 9.300 tonnes de charbon de bois.



Extrait de " Indochine, une réalisaion française ", Paris - Editions de l'Agence Extérieure - 1946


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> Pour en savoir plus :
- Un deuxième bol de riz pour l'Indochine
- Essais d'acclimatation de l'arbre à quinquina en Indochine
- Travaux de plantations d'essences forestières au Tonkin
- Le benjoin
- L'eau potable en Indochine

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