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La guerre "française" d'Indochine

La guerre vue du côté du Viet Minh

La stratégie du Viet Minh, basée sur une mobilisation nationale, recherche l'Indépendance et l'unité du Viet Nam pour y instaurer un régime marxiste.
Après un "modus vivendi" en 1945, l'agression du 19 décembre 1946 contre les forces françaises au Tonkin marque le début des opérations militaires. Celles-ci seront menées dans la stricte tradition marxiste illustrée par Mao Tsé Tung : propagande, contrôle de la population; guérilla puis constitution d'un corps de bataille.
A partir de 1949, la victoire communiste en Chine offre à ce corps de bataille une assistance technique et un espace de sécurité de l'autre côté de la frontière qui seront décisifs.


La guerre vue du côté français

Face aux objectifs du Viet Minh, la stratégie française ne fut jamais précise, menée par seize gouvernements successifs qui se succédèrent à Paris de 1945 à 1955, dans une opinion publique indifférente sinon hostile.
Après la "restauration" décidée en 1945 et l'arrivée du général Leclerc, les réformes se succèdent pour aboutir à partir de 1949 à une reconnaissance de l'indépendance des trois Etats indochinois associés à la France, tandis que nous cherchons à contenir la poussée communiste et sauvegarder la liberté de ces nouveaux Etats.
C'est dans ces conditions qu'évolue une guerre qui pourrait être divisée en trois périodes :
De 1946 à 1950, le but est de "détruire l'appareil Viet Minh". La période est marquée par une nette supériorité des moyens du corps expéditionnaire qui permet la reconquête du Tonkin où est recherchée une solution militaire, l'effort politique étant maintenu au Sud.
De 1950 à 1953, il s'agit de "sauvegarder le Viet Nam utile". C'est une période d'équilibre et d'usure des adversaires, marquée par l'équipement et l'engagement d'un corps de bataille Viet Minh à partir de la Chine et l'évacuation dramatique de la frontière nord-est en octobre 1950.
Suit le redressement opéré par le général de Lattre : échec Viet Minh à Vinh Yen en janvier 1951, fortification du delta tonkinois, occupation d'Hoa Binh puis défense de Na San stoppant l'invasion du pays Thaï fin 1952.
A partir de 1953, c'est la "recherche d'une sortie honorable". Devant une offensive Viet Minh menaçant le Laos, le camp retranché de Dieu Bien Phu est créé en novembre 1953 et l'opération Atlante déclenchée dans le Sud-Annam en janvier 1954. Ce fut un échec et Dien Bien Phu tombera le 7 mai 1954.
Le 26 avril 1954 s'ouvre à Genève la conférence internationale destinée à régler les conflits en Asie : le problème indochinois est abordé le 8 mai ... Il est mis fin aux hostilités, le Viet Nam est divisé en deux. Les communistes se retirent du Laos et du Cambodge.
Ces accords consacrent les indépendances nationales, ils ne sont signés ni par les Etats-Unis, ni par la République du Viet-Nam (Sud).


L'Indochine après Genève, entre l'Est et l'Ouest

Les accords de Genève de 1954 avaient consacré les indépendances nationales qui s'organisèrent au cours des années suivantes tandis que les Etats-Unis prenaient en charge le "containment" du communisme avec l'OTASE (Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est) ou "pacte de Manille". Le Vietnam du Sud en devint le bastion sous la dictature de Ngo Dinh Diem tandis que s'y développait la résistance "viet cong" et un soutien indirect des USA aux forces sud-vietnammiennes.
Après la chute de Diem en décembre 1963 se déclenche une nouvelle escalade marquée par l'intervention directe des forces américaines, entraînant celles du Nord-Vietnam dans une guerre totale et dévastatrice de quatre ans qui ravage toute l'Indochine.
En 1968 débute la "Conférence de Paris" qui couvrit les quatre années suivantes, correspondant à un désengagement militaire américain progressif au profit de ce qui devait être un renforcement des armées sud-vietnamiennes, cambodgiennes ou laotiennes. Elle fut suivie en fait d'une détérioration puis d'un écroulement de la résistance aux forces communistes : Phnom Penh tombait le 17 avril 1975, Saïgon le 30 avril, Vientiane le 29 novembre.
Une chape de plomb tombait sur ces capitales : la déstabilisation de l'Indochine commencée le 9 mars 1945 se terminait 30 ans après par une dramatique communisation des trois nations qui l'avaient constituée.
Après vingt ans de terreur un certain apaisement s'est fait jour dans le cadre inamovible du marxisme.
Occupé militairement par deux divisions tonkinoises, noyauté par deux millions de Vietnamiens fraîchement naturalisés laotiens, le Laos reste figé dans son régime communiste d'origine. Les camps de concentration sont toujours en activité. Les populations du Nord (Hmongs) sont en perpétuelle rébellion contre la race dominante (Thaï).
Débarrassé en 1989 de l'occupation vietnamienne qui l'avait libéré des Khmers Rouges en 1979, le Cambodge s'essaie au développement politique et économique sous l'égide de l'ONU et grâce à l'aide internationale. Des ponts, des routes, des aéroports, des télécommunications, des écoles sont financés par des pays donateurs. La concussion demeure. Le piratage des bois précieux et des mines de rubis est organisé avec la Thaïlande. Le Mékong est menacé du fait des barrages construits sur les affluents vietnamiens. Et les familles dispersées par le génocide recherchent toujours des parents survivants.
Au Viêtnam nul ne croit plus au communisme. Mais, pour conserver leur pouvoir et leur niveau de vie, les cadres maintiennent leur emprise. Convaincus de la nécessité d'une ouverture économique qui leur attire une aide internationale importante, ils freinent cependant les mesures administratives qui faciliteraient les investissements privés. Libéralisation et raidissement alternent.
De grands travaux sont entrepris (autoroute, ponts, barrages, lignes électriques), des ressources pétrolières découvertes, l'agriculture développée parfois sans vue à long terme (surproduction de café). La surpopulation entraîne des déplacements d'office. Des heurts se produisent avec les minorités ethniques qui refusent d'être dépossédées de leurs terres.
Aujourd'hui soixante pour cent des Vietnamiens, Cambodgiens, Laotiens ont moins de trente ans. Ce sont des hommes neufs, sans mémoire ni éducation.
Ils veulent sortir de la misère par tous les moyens. Sans illusion sur leur gouvernement, ils savent que leur sort peut dépendre des étrangers. Ils admirent l'efficacité des Américains et apprennent à parler anglais.
Mais leurs parents et surtout leurs grands-parents gardent le souvenir d'une France plus proche de leur civilisation et de Français plus proches du peuple. Quant aux cadres, ils voient dans la France actuelle le moyen d'échapper à l'hégémonie américaine ou chinoise.

Que peut la France pour ces populations qu'elle a aimées ?
D'abord les aider à vivre. De nombreuses associations ont institué des parrainages d'enfants malheureux, de familles nécessiteuses, de villages sous-développés. L'assistance matérielle s'accompagne heureusement de relations personnalisées.
Ensuite améliorer leur culture. C'est le parrainage des écoles développé par certaines associations : le SIPAR au Cambodge, l'ANAI au Viêtnam et au Laos. C'est l'ouverture de classes francophones, le jumelage d'établissements scolaires, la fondation de bibliothèques, d'hôpitaux, l'accueil de stagiaires en France. L'enseignement du français n'a pas à redouter la primauté de l'anglais ; à l'utilitaire il apporte un supplément d'âme.
Certes les Français sont capables d'aider tous les malheureux du monde. Alors pourquoi recommander spécialement Vietnamiens, Cambodgiens, Laotiens à nos jeunes qui ne les connaissent pas ?
Parce que la France s'est chargée autrefois de la formation intellectuelle de ces peuples, qu'elle a arrachés à l'impérialisme de la civilisation chinoise. Poursuivre aujourd'hui cette tâche répond à leur attente et illustre notre fidélité.


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> Pour en savoir plus :
- L'exposition de l'O.N.A.C.
- Le Viêt Minh, notre adversaire
- Le général Leclerc en Indochine
- En forêt vierge
- Marins en kaki
- Le général de Lattre en Indochine
- Appel à la jeunesse vietnamienne, 11 juillet 1951
- Discours du général de Lattre le 21 octobre 1951
- Les combattants indochinois du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient
- L'armée nationale vietnamienne (1949-1956)
- Couverture aérienne de Diên Biên Phu
- Dien-Bien-Phu raconté par Giap
- Dien-Bien-Phu (poème)
- Les camps de prisonniers du Viêt Minh (1945-1954)
- Ho Chi Minh et les accords de Genève vus par Khrouchtchev
- Les Forces Françaises en Extrême-Orient

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